Message de Pâques

A ma famille et à mes Ami(e)s ,

Je suis heureux de pouvoir, cette année encore, vous souhaiter de joyeuses fêtes de Pâques. En ce jour anniversaire de la Résurrection du Christ, c’est à l’intention de chacun et chacune d’entre vous et de vos familles que je célébrerai la Messe. Puisse la joie de croire au Christ vivant devenir de plus en plus la lumière qui nous guide vers Lui .

Quand j’étais en Haïti, il m’était facile de vous écrire parce qu’il y avait toujours quelques nouvelles intéressantes à vous donner. Ici notre vie ressemble à toutes celles des personnes âgées, en maison de retraite et n’offre donc rien d’extraordinaire à raconter.

Faute de mieux, je me permettrai donc de vous présenter tout simplement l’EHPAD qui nous abrite. Ce sigle se traduit ainsi : 

« Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes ». Nombreux sont les Etablissements de ce genre ; Celui-ci a cependant une originalité : ses bâtiments sont ceux d’un ancien hôpital que les Sœurs de Saint François d’Assise ont cédé à l’Etat sous condition qu’à son ouverture, soient accueillis des Religieux et Religieuses âgés de plusieurs Congrégations, dont les Oblats .

L’EHPAD est donc un ancien hôpital restauré et transformé pour accueillir une centaine de personnes âgées. C’est l’an dernier, au mois de février que nous, les Oblats y sommes entrés. Le personnel des différentes Congrégations religieuses représente à peu près les deux tiers des Résidents ; le dernier tiers est constitué par des hommes et des femmes de toute provenance avec lesquels nous nous entendons fort bien.

Nous les Oblats occupons presque entièrement trois étages d’une des ailes du bâtiment ; c’est à mon avis la meilleure parce que nous avons une vue magnifique sur Fourvière et l’ensemble de la ville de Lyon .

Mais ce qui fait notre joie et une joie communicative – puisque, parait-il, d’autres nous envient – c’est l’amitié qui nous unit et qui se manifeste par la fréquence de nos rencontres communautaires et de notre vie de prière.

Nous manifestons, parait-il, la joie que nous avons d’être Oblats. Et pourtant, nous ne nous connaissions pas tous avant de nous rencontrer dans cette maison de retraite. Nous venons d’horizons différents. Jeunes nous avons fréquenté des Grands Séminaires Oblats différents selon que nous appartenions à la Province du Midi à celle du Nord ou à celle de l’Est.

Nos champs d’action, eux aussi ont été différents : en France, dans le monde ouvrier ou étudiant, à moins que ce ne fût pour la prédication des missions régionales. A l’Etranger, dans des pays aussi divers que Ceylan ou le Laos, le Tchad ou le Cameroun, à moins que ce ne soit Haïti ou le pays des Innuit ( mieux connus sous le nom d’Esquimaux ) à la Baie d’Hudson .

Tout cela constitue une richesse que nous aimons partager et qui anime aussi notre prière et l’offrande que nous pouvons faire plus sereinement de notre vie, au Seigneur qui, encore maintenant, nous rassemble dans son amour.

Avant de terminer cette missive, je voudrais encore vous faire part de la joie avec laquelle nous nous préparons - du moins ceux d’entre nous qui le désirent – et je suis du nombre – à recevoir le sacrement des malades, dans l’après-midi de ce vendredi 15 Avril, vendredi de la semaine de la Passion. C’est presque l’anniversaire de ma première communion : c’était le Jeudi Saint, 17 Avril 1930… Je n’avais pas encore sept ans et son souvenir, à l’égal de celui de mon ordination ne s’est jamais effacé de ma mémoire.

En vous demandant de prier et de vous réjouir avec nous, je voudrais simplement vous rappeler que ce sacrement n’est pas celui des mourants, mais des personnes malades ou âgées qui ont besoin de cette rencontre avec le Christ pour mieux vivre avec Lui l’épreuve que constitue souvent le grand âge ou la maladie et à en surmonter les inconvénients en les transformant en joie.

A vous tous, et toutes, je redis ma bien sincère amitié en souhaitant que ce soit l’amitié du Christ qui vous apporte la joie, Lui qui dans son dernier entretien avec les Apôtres leur déclare : « Tout ce que je vous ai dit, c’est pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »

Jean Michal, o.m.i.