J’arriverais au ciel avec des sparadraps un peu partout
Seigneur,
Ton amour est vulnérable
Comme celui d’une mère.
Tu es « ému jusqu’aux entrailles »
Tu débordes de compassion
Quand un de tes enfants viens vers toi,
Déchiré,
Par l’aveu de sa misère.
Me voici devant Toi
Comme un enfant blessé
Qui ne cherche pas à cacher ses plaies
Devant sa mère,
Car c’est en lui, découvrant son mail, il le sait,
Qu’il va raviver sa tendresse maternelle.
Je suis ton enfant qui apprend à marcher,
Tombe, titube et tombe encore,
Se cogne au rebord de la table
Et s’entaille les lèvres ou l’arcade sourcilière.
J’ai des bosses et des blessures sur le front,
Sur les genoux, partout…
Mais je sais, que le jour où son enfant
Devient un homme libre,
Prenant sa vie en main,
Une mère ne se souvient plus qu’en riant
De toutes ces bêtises passées.
Toi aussi Seigneur, Tu t’intéresses plus
A mon avenir
Qu’à mes péchés de jeunesse.
Tu regardes toujours devant
Et jamais en arrière.
J’arriverais au ciel
Avec des sparadraps un peu partout,
Et des cicatrices plein le cœur.
Qu’importe, Seigneur !
L’essentiel n’est-il pas de marcher
Et d’arriver jusqu’à toi ?
Je sais, Seigneur, que tu m’aimes.
Et faire l’aveu de mon péché
Devant quelqu’un qui nous aimes
N’est jamais honteux, mais libérateur.
Michel Hubaut O.F.M.