Le Concile Vatican II, vu de Bordeaux

(Vingt troisième article)

Sur le blog d'origine, (http://tapriere.skyblog.com/, mon oncle le Père Jean Michal, Oblat de Marie Immaculée (O.M.I) a déposé quelques commentaires en tant que cahier de retraite. Il m'a semblé intéressant de vous les faire partager non comme commentaires, mais comme articles d'une retraite suivie.

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Il serait fastidieux de chercher à se remémorer en détails la vie des lycéens de Talence au long des années 1960-70 : c'était une vie régulière et studieuse sans grand éclat ; elle devenait même monotone pour les pensionnaires qui, trop éloignés de chez eux, passaient le plus grand nombre des week-ends au lycée.

Beaucoup s'ennuyaient ferme le dimanche et ils accueillaient le temps consacré à la Messe comme une distraction bienvenue. Il va sans dire que je m'ingéniais à prolonger ce temps par les nouvelles que je pouvais leur apporter du concile Vatican II. Ce concile qui s'est déroulé de 1962 à 1965 a suscité un grand intérêt, non seulement dans le monde entier, mais aussi chez les Jeunes qui voulaient savoir ce qui se passait. Ils avaient retenu que le bon Pape Jean XXIII voulait rendre l'Église plus proche des gens et réunir tous les Chrétiens.

Comme il y a beaucoup de Protestants à Bordeaux, cette dernière question était vivement débattue. Je me souviens d'un père de famille, bon Catholique, militant A.C.O. Il était venu me reprocher de parler trop favorablement des Protestants et même d'avoir des rencontres avec le Pasteur Riebel et son groupe de jeunes chrétiens Protestants ;

Or, il s'est trouvé que quelque temps plus tard, j'ai adressé une circulaire à tous les parents des Jeunes qui fréquantaient l'aumônerie. Je les invitais à une causerie sur le Concile que le Cardinal Richaud avait accepté de donner à leur intention dans la grande salle de la maison générale des Soeurs de la Sainte Famille. Je ne me rappelle plus la date exacte, mais c'était après la première session du Concile. Voilà qu'à la fin de la causerie, ce brave homme se lève et dit au Cardinal qu'il trouve dangereux pour la foi des Jeunes que l'aumônier catholique et le Pasteur Protestant organisent des rencontre communes. Sans se départir de son calme et avec un bon sourire, le Cardinal lui a répondu que le concile demandait précisément que Catholiques et Protestants apprennent à se connaître et à s'estimer... Cet incident a favorisé par la suite de nombreuses rencontres. Quelque temps plus tard, avant les fêtes de Pâques 1964, j'ai obtenu du Proviseur, sous prétexte de retraite pascale, d'inviter Mgr. Clabaut à faire part aux Lycéens des grandes orientations du Concile auquel il prenait part.