L'envoi en mission... au Laos

(Vingt septième article)

Sur le blog d'origine, (http://tapriere.skyblog.com/, mon oncle le Père Jean Michal, Oblat de Marie Immaculée (O.M.I) a déposé quelques commentaires en tant que cahier de retraite. Il m'a semblé intéressant de vous les faire partager non comme commentaires, mais comme articles d'une retraite suivie.

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Pour terminer avec cette tranche de ma vie d'aumônier de lycée et d'Etudiants, je dirai que c'est pendant cette décennie 1960-70 que j'ai tissé des liens d'amitié avec plusieurs familles Anglaises, et tout spécialement avec Mr. and Mrd. Davies de Crayford, et d'une façon encore plus forte avec Le Docteur et Mrs. Dowling, de Bristol.

Je me souviens qu'après le décès des deux Tantes au mois de juin 69, je n'avais guère le coeur à voyager ; j'ai dû cependant accompagner un groupe de collégiens de Bordeaux en Angleterre, parce que je m'y étais engagé. L'accueil amical du Dr. Dowling, de sa femme et de toute leur famille m'a été en cette occasion un grand réconfort.

De retour à Bordeaux pour l'année scolaire 1969-70, le Père Sarrazin a pris progressivement ma succession au lycée de Talence. Avec le Père Daurel j'ai 'émigré' à la paroisse de la Bastide, sur l'autre rive de la Garonne.
L'accueil des Prêtres diocésains qui dirigeaient la paroisse a été très fraternel. C'est surtout le Père Daurel qui les a aidés dans leur travail paroissial ; pour ma part, tout en leur donnant un coup de main, j'ai continué à assurer l'aumônerie du collège technique 'Bel-Orme' ainsi que des cours d'anglais dans ce collège ainsi qu'au centre de préformation sociale rurale de La Séguinie. Cette institution qui visait à aider des Jeunes filles de la campagne à se réinsérer dans une nouvelle profession était dirigée par Mademoiselle Thérèse Demonsay, sur le plan éducatif. C'est Monsieur Jean Borel qui avait la responsabilité de l'administration. Et je
dois dire que c'est grâce à la collaboration de ces deux personnes exceptionnelles qu'un bon nombre de jeunes paysannes, obligées de quitter leur terre, ont réussi à se recycler.

Quant à moi, ce que je cherchais sans bien m'en rendre compte, c'était une autre voie d'évangélisation après le traumatisme de 'la révolution des Jeunes' de Mai 68 ; mais je cherchais en France, dans le milieu que je connaissais. J'avais demandé autrefois les missions du Grand Nord, mais il y avait plus de 20 ans de celà ; et je n'imaginais pas que ma vie allait prendre une orientation missionnaire à laquelle, au fond de moi, je n'avais jamais renoncé.

C'est le Père Albert Schneider, o.m.i. alors supérieur de la Province du Midi et qui m'avait bien connu en Corse qui en a été le grand responsable. Il disait de moi que 'j'avais la tripe missionnaire' ; or, il s'est trouvé à ce moment-là que Mgr. Etienne Loosdregt, o.m.i. et évêque de Vientiane, au Laos, était de passage en France. Il a rencontré le Père Albert et lui a demandé s'il n'y aurait pas dans la Province un Père qui
accepterait d'aller au Laos pour établir des liens avec les Etudiants Laotiens de Vientiane. Inutile de vous dire qu'il ne m'a pas fallu un long temps de réflexion pour répondre à une proposition si alléchante.

Je me rappelle simplement avoir dit au Père Albert : Je remercie le Bon Dieu et Mgr. Loosdregy. Demandez-lui quand il me veut là-bas... Et ce jour là, avec le Père Daurel et les prêtres de la paroisse de la Bastide, nous avons fait la fête.