Retour du Laos. Juillet 1975

(Trente troisième article)

Mon oncle le Père Jean Michal, Oblat de Marie Immaculée (O.M.I) continue la relecture de son sacerdoce et de ses missions. Il m'a semblé intéressant de vous faire partager ce témoignage sous forme d'une retraite suivie.

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C'est avec beaucoup de peine que j'ai quitté le Laos, d'autant plus que le Ministère des Affaires Etrangères me proposait de renouveler pour la 3ème fois le contrat d'enseignement que j'avais accepté joyeusement en septembre 1971, au retour de mon voyage à Ceylan et du mois de rencontre à Bengalore  avec les aumôniers d'Étudiants d'Asie.

Pourquoi n'ai-je pas accepté de signer ce nouveau contrat de deux ans ?

Tout simplement pour ne pas nuire à la mission catholique déjà si éprouvée. Malgré mon statut bien réel de professeur, nul n'ignorait que j'étais prêtre et membre de la communauté des missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Or ce sont les Oblats, èvêques en tête, qui étaient les pasteurs des deux Vicariats apostoliques de Vientiane et de Luang- Prabang. Mgr. Staccioli et les Oblats Italiens avaient été expulsés sans ménagement pas les nouvelles autorités gouvernementales dès la victoire du Pathet Lao parce qu'il n'existait aucun traité d'alliance entre le Laos et l'Italie. Mgr.Loosdregt et les Oblats français ne pouvaient pas être expulsés en raison des accords que le Laos avait signé joyeusement avec la France au XIXème siècle. Le roi du Laos, en se plaçant sous la protection de la France qui défendait son royaume contre l'ambition de la Thailande reconnaissait à tout citoyen français le droit de s'établir au Laos, et la France reconnaissait à tout citoyen Laotien le droit de résider en France. Le Gouvernement pathet-Lao ne pouvait pas s'arroger le droit, dès le début de dénoncer ce traité si favorable au Laos. Mais, il s'est trouvé que les Religieuses Laotiennes qui dirigeaient un orphelinat à Vientiane avaient fait adopter de jeunes enfants par des familles Américaines, ce qui était, aux yeux du nouveau gouvernement  un crime, digne d'un jugement populaire. Mgr. Nantha, d'origine vietnamienne, mais de nationalité laotienne, ordonné évêque l'année précédente à Rome, par le Pape Paul VI lui-même qui, prévoyant l'avenir, le donnait comme coadjuteur à Mgr. Loosdregt, avec droit de future succession était allé plaider la cause des Soeurs auprès des nouvelles autorités gouvernementales. Il s'est entendu répondre que les Soeurs ne passeraient pas en jugement populaire s'il obligeait l'évêque et les prêtres français à quitter le pays.... Les missionnaires Oblats français étaient ainsi devenus une monnaie d'échange et je ne pouvais pas me désolidariser d'avec eux sans faire courir un risque grave

la jeune Eglise du Laos...... Les détails de ce départ du Laos que je vous résume en quelques lignes se trouver avec plus de détails et une belle déclaration conjointe de Mgr. Loosdregt et de Mgr. Nanta dans un des numéos  et de la Documentation catholique de l'un des 6 derniers mois de l'année 1975. ( Je n'ai pas accès ici au document officiel, mais je sais qu'il existe, pour l'avoir lu à mon retour en France ).

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