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Prier, c'est facile !
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28 septembre 2009

P. J-M OLLIVIER O.M.I. Témoignage 2/3

(suite)

     Le terrain pour la construction qui me paraissait très grand allait s'avérer trop petit . Il faut savoir que "Radio Bambou", comme on l'appelle au Laos, est d'une efficacité extraordinaire. Les nouvelles se répandent très vite ; des lépreux m'arrivent de tous les côtés, venant surtout du Nord. L'un d'eux me raconte qu'il a dû faire une partie de la route sur ses genoux ; un autre me dit que c'est la peur qui l'a fait fuir, la peur d'être supprimé.
     Les Américains qui travaillent sur la route longeant le village me donneront un sérieux coup de main pour niveler quelques buttes, empierrer le terrain et creuser deux puits qui nous donneront de l'eau en abondance.
     Sur le plan médical, je suis plus que débordé. C'est le Docteur Pierre Rouault, ancien médecin à Dien Bien Phu qui arrive à mon secours. Lui-même avait déjà découvert quelques cas de lèpre à Vientiane. Chaque mois il viendra me conseiller avant de m'envoyer en France pour un stage.

vang_viengLa vie communautaire s'organise. Un règlement est élaboré auquel chacun devra se tenir. Tous les enfants devront aller à l'école... Les plus grands iront étudier à Vang-Vieng et logeront chez moi. A ma grande fierté, ils seront des têtes de classe. L'entr'aide s'organise aussi : personne ne sera laissé pour compte. Quelqu'un est-il malade couché, la communauté s'organise  et prend en charge son champ de riz ; à lui seulement de ne pas oublier le service rendu lorsque quelqu'un d'autre sera malade.
      Ce village de Somsanouk, c'est un petit monde de travailleurs. Chacun a son élevage, son champ de riz, de maïs. Le soir, ce sont des réunions tardives sous les vérandas d'une maison ou d'une autre.

     C'était beau, très beau ! J'étais heureux au milieu de ce monde jusqu'au jour du 8 Mai 1975 où on voyait dévaler les chars venant du Nord-Vietnam, l'armée régulière étant en déroute... Je me suis tout de suite souvenu de l'incident de la Plaine des Jarres, le peloton, le cachot ...
     Fuir ? Non. J'étais trop attaché à ces malades qui, en somme étaient ma famille. Je vais donc me présenter aux nouvelles autorités. " Mon Père, vous n'avez rien à craindre, nous vous connaissons, nous avons besoin de vous, nous allons travailler ensemble pour le bien du peuple, nous vous donnons autorisation  vous permettant de circuler partout ; votre sécurité sera assurée."
     Magnifique ! Belle promesse... trop belle pour être tenue. J'en profite tout de même pour aller jusqu'à Vientiane faire quelques courses urgentes ...
     C'est le 27 Mai ; je suis de retour. Mon cuisinier vient aux nouvelles de la capitale. Pendant que nous sommes là sous la véranda il me dit : " Mon Père, il faudra faire attention : les nouveaux arrivés commencent à parler en mal contre vous."  Oui, bien sûr, je comprends... Je suis quelqu'un de gênant ; j'en ai trop vu, j'en connais trop... Enfin, qu'ils viennent, on verra bien ...

(à suivre)

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